#29 Home Bias: pourquoi les placements domestiques ne sont pas toujours le meilleur choix
De nombreux investisseurs ont tendance à investir dans ce qu'ils connaissent bien et qui leur est familier – c'est ce que l'on appelle la «home bias». Le «home bias» désigne la sur pondération des actions de son propre pays. Un portefeuille d'investissement purement national peut certes présenter des avantages, mais cela signifie aussi que l'on renonce à des possibilités de rendement dans d'autres pays.
Personne n'est à l'abri
En Suisse, les investisseurs privés investissent généralement dans des actions suisses. Cependant, cette «home bias» peut être observée non seulement chez les investisseurs privés, mais aussi chez les gestionnaires de fonds et les investisseurs institutionnels tels que les caisses de pension. Par exemple, la proportion d'actions suisses détenues par les fonds de pension en Suisse est d'environ 40 pour cent.
Si les caisses de pension devaient aligner leur exposition aux actions à l'échelle mondiale sans préférence géographique, la proportion d'actions suisses dans le portefeuille ne serait que d'environ deux pour cent. Cela correspond à la pondération des actions suisses dans l'indice mondial MSCI All Country.
Les raisons du «home bias»
Le «home bias» n'est pas un phénomène suisse. Dans presque tous les pays, on observe une forte préférence pour le marché boursier national. Mais d'où vient cette tendance? Il y a une raison psychologique et une raison technique.
1. Psychologique: la familiarité avec son propre pays.
Le facteur le plus important est probablement la familiarité. La grande majorité des investisseurs se sentent plus à l'aise pour investir dans des entreprises qu'ils connaissent mieux. Nous sommes généralement plus familiers avec les entreprises de notre propre pays, ou nous avons le sentiment de mieux les comprendre. Mais la loyauté envers son propre espace économique peut également jouer un rôle, car les investisseurs peuvent vouloir soutenir les entreprises nationales.
2. Technique: le risque de change comme facteur
La deuxième raison est plus technique. Les investissements dans des actions étrangères sont inévitablement associés à un risque de change. Cependant, en tant qu'investisseur suisse, même avec un «home bias» de 100%, tu ne serais pas totalement protégé du risque de change. La Suisse abrite de nombreuses entreprises actives à l'échelle mondiale qui réalisent leur chiffre d'affaires dans différentes zones monétaires. Chez Nestlé, Roche et Novartis, par exemple, 95% du chiffre d'affaires provient de l'étranger. Cela illustre pourquoi le «home bias» est une protection trompeuse contre les fluctuations monétaires pour les investisseurs suisses.
Inconvénients de la «home bias»
La théorie du portefeuille nous apprend qu'un «home bias» trop important n'est pas un investissement efficace. L'art d'un bon portefeuille consiste à atteindre un rapport risque/rendement optimal.
1. La diversification
La diversification entre différentes classes d'actifs, différents marchés géographiques et également entre différents secteurs peuvent réduire le risque global du portefeuille sans réduire le rendement attendu du portefeuille. Ou vice versa: avec une diversification optimale, on peut s'attendre à un rendement plus élevé à long terme pour le même risque du portefeuille.
2. Opportunités de rendement
La Suisse dispose d'un réseau économique mondial très solide. Cela se voit par exemple dans le SMI – bien que la plupart des 20 entreprises de l'indice soient basées en Suisse, elles opèrent à l'échelle mondiale. Cependant, le marché boursier suisse est fortement surpondéré dans trois secteurs. Par exemple, un investissement dans le Swiss Market Index (SMI) signifie une exposition d'environ 80% dans seulement trois secteurs: Santé, Alimentation et Services financiers. Les secteurs plus récents et émergents tels que les technologies de l'information, l'intelligence artificielle, etc. ne sont que marginalement représentés en Suisse.
Avec un «home bias» excessif, le potentiel de rendement à long terme n'est pas pleinement exploité. Des risques sont pris pour lesquels aucun rendement ne peut être attendu. Un «home bias» complet ne serait justifiable que si l'on part du principe que le marché suisse des actions génère systématiquement des rendements plus élevés.
Conclusion
Le «home bias» est un phénomène très répandu, caractérisé par des facteurs psychologiques et techniques. Malgré la familiarité et l'apparente sécurité qu'offrent les placements nationaux, une focalisation excessive sur le marché domestique présente des inconvénients importants. Un portefeuille diversifié à l'échelle mondiale permet de répartir les risques et de bénéficier d'opportunités de rendement dans le monde entier. Les investisseurs doivent donc examiner d'un œil critique leur stratégie de placement et l'adapter si nécessaire afin d'obtenir un rapport risque/rendement optimal à long terme.
Comment investisses-tu? As-tu aussi dans ton portefeuille des objets de collection suisses bien connus, ou es-tu diversifié à l'échelle mondiale? Envoyez-moi un e-mail.
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